Remercier

Avons-nous remerciés, maintenant, tous les feux de joie où brûlent nos vieux habits, seconde après seconde ;

Avons-nous remerciée la mort des choses pour la renaissance toujours plus droite de l’Être, droite comme un arbre penché vers le ciel ;

Et pour cette possibilité que chaque instant enflamme l’instant suivant d’un feu unique intemporel ?

Avons-nous remercié de perdre ce qui est à perdre, et d’avancer toujours plus vides de notre matière grise et toujours plus innocents de nos certitudes ;

Avons-nous remerciés les êtres que nous aimons, par toute notre absence de prétention, par un champ d’accueil vide et large, par un sourire comme une porte.