De la Lumière partie 3/10

Publié le 12 Août 2014

" L’amour est finalement sacrifié à l’amour et retourne à lui-même.

Voilà ce qui m’arrive d’être morte de faim à cause d’une appétence qui me dépasse et me donne sens.

Si je témoigne, je témoigne de tous les hommes, de tous les êtres et de la multitude, de la peur, de l’inconnu, de la violence, de la lumière, de la naissance, de la mort, de l’abandon et de la nuit, de la confiance et des oiseaux, de l’orgueil et de l’effroi, de l’horreur et de la pureté, de l’ennui et de la droiture ;

Je témoigne de l’inutile et de l’éphémère, de l’ordinaire et de la beauté, d’une vie de chair et de sang, de compassion et de rage, d’amour et de colère, de dons et de silence. De l’indicible nul ne témoigne alors que du miraculeux instant tout le monde chante. Il faudrait que je témoigne encore, encore, de la beauté de l’homme, de ce qu’elle est bouleversante et de ce qu’elle enseigne des milles recoins de la vie pure.

De ce qu’elle cause la profondeur de l’existence, de ce qu’elle éveille comme louanges et prières de gratitude au fond du ventre. Pourtant le mot ne porte en lui que la nuit, et il fuit déjà vers le jour cherchant l’homme dans sa plus fraîche vérité.

Mon témoignage est celui d’une maladie dans le monde, celle d’adorer l’homme là où il faudrait adorer Dieu, et d’en admirer le mouvement, profanant le miracle du mystère qui n’allume pas tant de feux que la douce joie d’un repas partagé avec quelques-uns.

Ma faim est là, abondamment répondue, car je mange à ce que personne ne veut, et je bois l’eau comme le meilleur des vins.

Cette inaptitude à être au monde, dans les mesures, les proportions et les limites, me fait prendre la nuit pour le jour et le jour pour le jour, si bien qu’il ne m’apparaît plus idéal qu’une éternelle journée de maintenant. "

Rédigé par Gaëlle

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