la grâce

Il est une Grâce:
voir l'invisible, en et hors de toutes choses;
la reconnaître elle-même dans cette infinie joie
entendre le ciel crépiter dans les cheveux des passants.
Elle parvient même jusqu'à la gêne d'éprouver tant d'amour devant l'insensé,
la honte à garder courage devant l'inutile et vaine douleur humaine.
Elle est le secret de n'avoir échappée à rien
et d'avoir appelé tous les coups au plus tendre du ventre.
Elle est l'amour dissimulé dans toutes les bulles de colère qui explosent en plein conflit,
cet amour insaisissable qui ne peut ni se donner ni se reprendre en dépit de toutes les bonnes raisons.
La grâce, est ma soumission, que dis-je mon esclavage consenti à une vie ouverte quand il faudrait fermer, à une vie grandiose quand il faudrait être humble, à une vie silencieuse quand il faudrait bien penser, à une vie débordante au coeur de la misère.
Une soumission sauvage; comme celle de l'animal affamé qui en dépit de sa peur viendra manger dans votre main. Car, il n'est pas d'amour en moi qui soit appelé, il n'y a qu'une vie offerte à répondre à ses exigences les plus invraisemblables. Y compris d'apparaître, y-compris de disparaître.
Tout cela est grâce.