Consumérisme individuel

Publié le 7 Octobre 2014

« Pour qu’une pensée, une croyance, une certitude soit crue ou suivie, elle doit être achetée. Ah la bonne blague ! Voici comment je passe mon temps : Se payer des petits plaisirs, des petites pensées pour échapper au vide insupportable d’être rien de particulier, de spécial ou d’individuel. Alors hop, Je me paye la préhension, la saisie sur ce qui se passe ici ou là, je me l’attribue, je le prends pour moi, ça me concerne, et je revends les opinions qui se réfèrent au même acheteur compulsif que je fais semblant d’être. Je me paye quelque fois un bon « Tu me fais chier », et je te revends le même « je t’emmerde ». En attendant, je m’épargne l’effroi de réaliser que j’ai toujours tout acheté, et que rien n’était à moi d’emblée. Je m’épargne l’effroi de voir que même ce que j’ai acheté, je ne l’ai jamais eu. Je me le suis attribuée. Je me suis achetée, vendue, et troquée un millier de fois. J’achète, je vends, j’épargne et j’espère ma vie durant, passant ainsi à côté de l’insaisissable, d’un moi-même inconsistant sans vie ni mort, simple objet dans la grande étale du monde, au rayon humain. Sinon, on peut sortir du magasin."

Rédigé par Gaëlle

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