Qui est mon origine ?

Publié le 14 Avril 2014

Mon père est-il mon origine ?

Le père si c'est celui, en demie partie avec ma mère, qui engendre ma vie, peut-il être absent de la vie ici présente? La vie s'engendre-t-elle une fois pour toutes? Où commence la mienne propre et où se terminera t-elle?
Une demie source de vie conjointe à une autre demie source de vie, est-ce donc cela la vie?
Une source incomplète de vie, avec une source incomplète de vie, fait-elle la vie ?
Ne faut-il pas que les deux sources soient elles-mêmes en la vie, pour que jointes à deux mains elles célèbrent l'existence en leur battement ?
Une source presque sèche qui rencontre une source presque sèche, font-elles un océan ?
Suis-je alors à mon tour, une sorte d'existence irriguée par deux moitiés d'eau ?
A tout jamais devrais-je alors être incomplète, fruit de la vie mais non la vie.
A tout jamais serais-je alors fruit d'une incomplétude double. Et le fruit engendre-t-il alors ses propres fruits. Ne descend-il pas de l'arbre ?
Pour être fruit, l'arbre est sous-entendu. Le fruit peut être absent de l'arbre. Mais l'arbre peut-il être absent au fruit ?
Si mon père est celui qui engendre au moins en sa moitié, la vie;
et qu'il est pourtant mort,
se peut-il que je sois encore en vie ? Il faudrait que je sois libre de sa mort.
Si ma vie se perpetue, par la preuve même que je puisse dire" je", n'est-ce pas une preuve que ce qui me donne la vie, n'est pas mort ?
Mon père et ma mère sont ce qui m'engendre. Il me faut quelque chose me précédant. Il faut l'arbre pour le fruit, il faut la source pour l'océan.
Mais cette chose étant ma cause, doit rester présente en moi, afin que la vie soit encore et encore, et encore permise et projettée là, dans mon expérience de moi-même, dans cette expérience instantanée.
Ainsi, ma source n'est pas ce qui m'a fait, mais ce qui me fait.
Faite à chaque instant dans un continuum, par le miracle de la vie qui engendre la vie; disons plutot, par la vie qui se vit d'elle-même.
Aors si il y a une origine pour moi, elle n'est ni venue ni partie, car elle est l'engendrement. Si cet engendrement a pu mourir, alors l'engendrement n'était pas cet homme et n'est pas dans sa mort non plus.
Alors, je le suis.